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martedì 4 ottobre 2016

VIDEO EDUCATIVE CONTRE L'EXCISION EN GUINEE



PROJET de VIDEO EDUCATIVE
A INSERER DANS LE PROGRAMME DE LUTTE A L’EXCISION EN GUINEE (1)

« OBJECTIF BONHEUR »


Boké
 
Le point de départ de cette Proposition de Projet a été la lecture du Rapport de l’UNICEF de juillet 2013 sur les MGF/Excision. J’avais travaillé en Guinée en 2001 dans la santé de base et m’étais aussi occupée de la santé reproductive et de l’éducation contre la pratique de l’excision. En juin 2001, à mon départ, j’étais heureuse de lire dans un journal de Conakry ce titre« 300 exciseuses déposent les couteaux à Matam ». Je croyais que ce serait le début de la fin. Ma déception fut grande alors en lisant en 2013 que la prévalence des MGF en Guinée était deuxième seulement à celle de la Somalie et plus haute qu’au Mali ! Environ 98% ! Consternée, je me suis dite : il faut que, moi aussi, je contribue à l’élimination de cette inutile souffrance des femmes guinéennes.

Je me suis rendue alors dans la Préfecture de Boké, où j’avais travaillé et je gardais des amitiés personnelles, et j’ai travaillé de novembre 2013 à janvier 2014 pour saisir « le vécu » de l’excision et les perceptions, les soucis, les opinions des gens à travers un échantillonnage de :

·         38 jeunes lycéens (guide d’entretien)
·         6 jeunes d’un Centre de formation professionnelle (guide d’entretien)
·         3 femmes plus âgées (interviews approfondies)
·         quelques hommes (conversations plus informelles)
·         4 exciseuses qui encore « exercent » (interviews individuelles et collectives).

 

Avec l’appui des autorités guinéennes, j’ai eu aussi des entretiens approfondis avec des sages-femmes, des médecins et de gynécologues, et j’ai participé à un séminaire régionale des affaires sociales et de la santé à Boké.

On a constaté avec préoccupation que une légère majorité des jeunes de Boké (13 sur 24), sans distinction entre hommes et femmes, étaient favorables à la continuation de la pratique, tandis que à Kamsar la grande majorité des élèves interviewés la condamnait (17 sur 20).
Mais ce qui m’a frappé le plus, c’étaient les raisons mentionnées pour justifier l’adhésion à la pratique :
1.    l’attachement aux traditions des ancêtres
2.    l’idée que « si une fille n’est pas excisée elle va courir derrière les hommes, va faire n’importe quoi », donc n’aura plus des freins inhibitoires.

La force de ces deux raisons est surprenante. Même quand les filles racontaient des leurs souffrances et des souffrances de leurs amies ou des sœurs, même la mort des proches à la suite de l’excision (8 mentions sur 44 interviews des jeunes), elles ou ils déclaraient : « moi, je suis favorable ».
Seulement 1 garçon a mentionné la religion comme raison pour son adhésion à la pratique.
Mais le préjugé religieux est repandu.
On m’a aussi demandé souvent : En Europe, l’excision n’existe pas ?

Toutes les 21 filles interviewées, âgées en moyen de 20 ans, ont reconnu avoir été excisées.
Après plus que 50 entretiens, il me semble d’avoir identifié des points cruciaux pour la vidéo:

·         Il faut un outil éducatif qui favorise le dialogue, la communication ouverte et sans blocages, pour déclencher un processus graduel de reconversion des valeurs et de réflexion sur soi ;
·         Il faut un outil qui puisse mettre en comparaison des constats objectifs et des croyances, des opinions et des faits incontournables, scientifiques ;
·          Il faut stimuler le sens critique des jeunes, qui souvent avaient des propos contradictoires sans s’en rendre compte ;
·         Il faut aussi proposer des modèles d’un comportement alternatif qui présente des avantages évidents, montrer des filles qui ne sont pas excisées, qui le déclarent et sont orgueilleuses de l’intégrité de leur corps ; il faut enfin, proposer un modèle de comportement innovateur et désirable comme norme sociale pour l’avenir ;
·         Il faut avoir le courage de dénoncer la misère de la vie sexuelle de la plupart des femmes excisées, qui la tolèrent et s’y résignent comme si ç’ était un destin inévitable, et aussi la frustration, la « fatigue » des hommes qui peinent pour réveiller le désir dans le corps mutilé des leurs épouses ;
·         Il faut reconnaître la complicité, la connivence, le manque de courage de beaucoup de fonctionnaires, de dirigeants et d’éducateurs, qui ferment les yeux ;
·         Enfin, il ne faut pas négliger le travail d’informer, éduquer et reconvertir dans leur mentalité les grandes mères et certaines exciseuses, les plus influentes, les « doyennes », qui clairement tirent profit de leur activité, mais qui souvent sont convaincues de faire un travail socialement louable.
 J’ai aussi travaillé avec les exciseuses en Guinée Bissau, et je me rappelle très bien leur absolue ignorance sur le réel fonctionnement du corps de la femme. Elles n’écoutent pas la radio, ne discutent pas de cela avec leurs maris : ce sont les maris qui écoutent la radio. Un point important souligné par le rapport Unicef sur les MGF était exactement le manque de communication sur cet aspect à l’intérieur du ménage.

Je propose un Projet VIDEO en deux phases  qui devrait s’insérer parfaitement dans le Programme en cours de l’Unicef-Unfpa de lutte contre l’excision, et peut le rendre plus efficace.

1.    Première Phase : il s’agit de tourner une vidéo de 15-18 minutes basé sur des interviews et des explications, des déclarations (« coming-out » de femmes non-excisées) et de témoignages, qui suscite le débat, l’analyse, la réflexion, qui puisse inspirer et encourager le changement qui est déjà commencé, surtout dans les villes, mais qui traine dans les zones rurales. La vidéo doit être tournée en langues locales, 4-5 selon le conseil du Ministère de l’Education, avec des sous-titres en français. Elle doit poser des interrogatifs, susciter une dynamique dans le cœur des spectateurs, fissurer les certitudes. La zone du tournage sera la Préfecture de Boké, mais, si le budget le permettra, aussi des zones de régions différentes où on arrive à avoir des points de repère et des sujets disponibles aux interviews.

2.    Deuxième Phase : cela sera consacrée à la diffusion de la vidéo dans les groupes cible, de façon séparée, segmentée, car chaque groupe a ses soucis et il faut un type différent de traitement, de discussion, de dialogue dans le sens de Paulo Freire. Pour la formation appropriée des animateurs/animatrices, qui doivent être capables de bien articuler et conduire la discussion après les projections, les partenaires seront les fonctionnaires des Ministères concernés et les ONG guinéennes présentes sur le terrain. On pourra demander aussi l’appui des volontaires du Corps de la Paix.

A part, on a ébauché un budget pour la réalisation du Projet. Les deux phases peuvent être réalisées avec environs 50.000 €.
Pour un contact avec l'auteure, vous pouves laisser un message sur "Commenti".


    




[1] Le Rapport de Mission complet est disponible sur: www.croceorsa.blogspot.it (voir "Rapport de Mission sur l'excision en Guinée)
La proposition de vidéo - séquence des témoignages, ébauche de mise en scène, contenus, est disponible aussi: http://croceorsa.blogspot.it/2016/10/video-contre-lexcision-en-guinee.html


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